« Docteur, j’ai mal aux fesses! »
On entend souvent les gens dire « j’ai les hémorroïdes », pour faire référence à une douleur au niveau de l’anus. Ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’on a tous des hémorroïdes. La douleur perçue accompagne bien souvent une crise hémorroïdaire, c’est à dire une inflammation et une dilatation excessive des veines hémorroïdaires causant essentiellement des douleurs et des saignements. Cette crise est encore appelée maladie hémorroïdaire. On considère qu’une personne sur deux au-delà de 50 ans est sujette aux hémorroïdes, avec une prévalence plus forte dans les pays développés et les couches sociales les plus favorisées. En Afrique, une personne sur deux serait touchée par cette affection. Cette maladie touche de façon équitable les hommes comme les femmes.
Les hémorroïdes
Les hémorroïdes sont un réseau particulier de veines dites hémorroïdaires qui font partie de l’anatomie du canal anal et de l’anus. Elles contribuent à la continence (le fait de retenir les selles et les gaz). On distingue plusieurs types d’hémorroïdes:
- Les hémorroïdes internes situées en haut du canal anal, et sensibles à la pression des gaz et des selles.
- Les hémorroïdes externes situées sous la peau de l’anus, qui est très sensible à la douleur.
Les hémorroïdes étant un réseau vasculaire très superficiel, des « complications » sont fréquentes, à l’origine de symptômes. On parle donc d’hémorroïdes pour désigner communément l’apparition de ces symptômes qui constituent la maladie hémorroïdaire.
Les facteurs favorisant les hémorroïdes
Les causes des hémorroïdes sont nombreuses et peuvent varier en fonction de la personne. De la même façon, toute personne peut avoir des symptômes hémorroïdaires au moins une fois dans sa vie, à un moment ou à un autre. Les facteurs courants favorisant l’apparition de la maladie sont :
Les troubles du transit intestinal
La constipation est une des principales causes de la maladie hémorroïdaire. En effet, les efforts répétés de poussée pour évacuer la selle agissent sur les hémorroïdes. Le positionnement assis prolongé sur les WC, et l’utilisation de certains laxatifs pour lutter contre la constipation favorisent également la crise hémorroïdaire. Dans le cas où les laxatifs fonctionneraient , les épisodes de diarrhée souvent irritants pour l’anus, n’aident pas non plus à se prémunir des hémorroïdes.
L’hygiène de vie
Concernant l’hygiène de vie, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte.
Tout d’abord le mode d’alimentation. En effet une alimentation riche en plats épicés, viandes, café, thé, colas et alcool favorise l’apparition des symptômes de la maladie hémorroïdaire. Il en va de même pour une alimentation pauvre en fibres, qui, accompagnée d’une hydratation insuffisante, provoque le durcissement des selles et donc peut conduire à un problème d’évacuation voire une constipation.
Ensuite, les habitudes de mouvement. La sédentarité et la position assise, et a contrario la pratique de sport ou d’activités sollicitant la portée de charges lourdes, peuvent favoriser les hémorroïdes.
Le surpoids et l’obésité peuvent aussi être des facteurs déclencheurs ou aggravants. Perdre du poids permettra de réduire la pression sur les veines dans la région anale.
Les relations sexuelles anales peuvent provoquer aussi les hémorroïdes
Certains états physiologiques sont propices aux hémorroïdes
Presqu’un tiers des femmes enceintes souffrent d’hémorroïdes, surtout en fin de grossesse et 20 % d’entre elles après l’accouchement. Ceci est du au fait qu’en dernière partie de grossesse, les vaisseaux sont compressés par le bébé. A cela s’ajoutent les modifications hormonales, la constipation, un travail d’accouchement difficile, un gros bébé, et bien d’autres causes.
On note aussi que l’âge est un facteur favorisant l’apparition de crise hémorroïdaire. La laxité des fibres musculaires et des tissus de revêtement de la région de l’anus augmente avec l’âge, ce qui peut entraîner la sortie des hémorroïdes par l’anus. Cela est dû au processus de vieillissement.
Certaines maladies, troubles cardiaques ou hépatiques à long terme peuvent causer une accumulation de sang dans l’abdomen et la région pelvienne et conduire à la maladie hémorroïdaire.
Les symptômes des hémorroïdes
Les symptômes les plus courants des crises hémorroïdaires comprennent des douleurs, des saignements, des démangeaisons et une sensation de brûlure.
Les douleurs
Au quotidien, on ressent une gêne au niveau de l’anus. Des tiraillements, brûlures et démangeaisons au niveau de l’anus peuvent également apparaitre, perturbant le quotidien.
La douleur est également présente lors de la crise hémorroïdaire. Les crises d’hémorroïdes externes se traduisent par l’apparition d’une petite boule juste au bord de l’anus, de la même couleur que la peau. La formation de cette boule occasionne souvent de vives douleurs, car la paroi de l’anus, très irriguée et innervée, est extrêmement sensible. Elle s’accompagne aussi de sensations de chaleur, de gonflement et de pesanteur au niveau de l’anus. Ces douleurs sont aggravées par la défécation ou l’exercice physique et soulagées par la position allongée. Elles durent de 2 à 4 jours.
Les crises d’hémorroïdes internes ne sont habituellement pas douloureuses.
Les saignements
Les saignements sont très fréquents lors des hémorroïdes. Les hémorroïdes internes peuvent produire des filets de sang rouge vif que vous verrez sur le papier de toilette ou dans vos selles. Le saignement est d’importance variable, et n’est généralement pas douloureux.
Le prolapsus
Le prolapsus hémorroïdaire peut provoquer des irritations, des démangeaisons ou une envie fréquente d’aller à la selle, sans résultat. Il se caractérise par la sortie des hémorroïdes internes hors de l’anus lors des poussées.
Diagnostic
Les types d’hémorroïdes
On distingue deux types de crises hémorroïdaires : la crise hémorroïdaire interne et la crise hémorroïdaire externe.
Concernant les hémorroïdes internes, elles sont situées dans le rectum et sont moins douloureuses. Il se peut que certaines personnes souffrent d’hémorroïdes internes plus grosses qui descendent et sortent de l’anus, on les appelle des hémorroïdes prolabées. Ces hémorroïdes plus grosses causent parfois de l’irritation, mais ont souvent tendance à se résorber dans le rectum et à disparaître sans traitement.
Les hémorroïdes externes, quant à elles, peuvent devenir douloureuses ou provoquer une démangeaison lors de la formation d’un caillot de sang (Thrombose).
Quand le sang coagule dans une hémorroïde externe, cela peut causer une hémorroïde externe thrombosée. Elle survient en général après un exercice physique important (cyclisme par exemple) ou un traumatisme du type accouchement. Elle est douloureuse, de couleur bleue violette et peut saigner. La thrombose a néanmoins tendance à se résorber par elle-même après une semaine ou deux. La thrombose des hémorroïdes internes est plus rare.
Comment procède le médecin
Le médecin évalue vos antécédents médicaux et en effectue un examen physique. Celui-ci qui peut inclure un toucher rectal (le médecin insère un doigt ganté dans le rectum) pour vérifier s’il y a des hémorroïdes internes. Il peut aussi inclure une anuscopie (le médecin insère un petit instrument tubulaire pour examiner l’anus) ou une proctoscopie (le médecin insère un petit instrument tubulaire pour examiner la cavité anale, le rectum ou le côlon sigmoïde).
Cet examen permet d’évaluer la taille et la position des hémorroïdes et de vous prescrire le traitement le plus adapté.
Traitement
Il existe de nombreux traitements pour les crises hémorroïdaires, allant des remèdes maison aux médicaments. En cas de douleur intense, votre médecin peut vous prescrire des analgésiques pour soulager la douleur. Si vous souffrez de saignements rectaux, votre médecin vous recommandera peut-être des médicaments pour réduire la taille des veines dilatées.
En premier lieu, modifiez votre mode de vie
Lutte contre les troubles du transit, en particulier la constipation. Ceci passe dans un premier temps par :
- un apport suffisant en fibres dans l’alimentation. Il est prouvé que la supplémentation en fibres diminue l’incidence du prolapsus symptomatique et de l’hémorragie
- une hydratation suffisante
- Aux toilettes : le recours aux efforts de poussée doit être limité, et la station assise prolongée doit être évitée
Les médicaments
Plusieurs médicaments peuvent être pris, par voie orale ou par voie locale.
Par voie orale, pour soulager la constipation, les laxatifs de type mucilage sont indiqués. Les mucilages augmentent la fréquence des selles et améliorent leur consistance : les selles deviennent plus molles. Parmi les mucilages on peut citer psyllium, l’ispaghule, la gomme de sterculia et le son de blé.
Pour traiter la maladie en elle même, on peut faire appel à plusieurs classes médicamenteuses : les antalgiques simples, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les veinotoniques. Ces médicaments sont bien tolérés y compris chez la femme enceinte, sauf exception.
Le traitement local peut faire appel à de nombreux médicaments sous forme de suppositoire, crème ou pommade. Les corticoïdes, les lubrifiants et les « protecteurs » peuvent être utilisés compte tenu de leur mode d’action supposé.
Traitement instrumental
Les traitements instrumentaux ont pour but de provoquer une fibrose qui fixe la muqueuse et réduit la vascularisation ; ces traitements sont réalisés par endoscopie en ambulatoire et sans anesthésie. On en dénombre trois principaux : la ligature élastique, la photocoagulation et la sclérothérapie.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical de la pathologie hémorroïdaire est réservé aux formes importantes ou en cas d’échec du traitement médical ou instrumental. L’intervention peut être sous anesthésie locale ou générale en fonction de l’acte à effectuer.
- La thrombectomie consiste en l’excision d’un thrombus, essentiellement dans le cadre d’une thrombose externe, en principe sous anesthésie locale.
- L’hémorroïdectomie classique comporte plusieurs techniques dont le choix est à la discrétion du chirurgien. Il peut s’agir d’une résection de type pédiculaire ou circulaire, avec une plaie laissée ouverte ou fermée, sans qu’une technique soit supérieure à une autre.
- L’hémorroïdopexie ou anopexie (intervention de Longo) consiste en un agrafage circulaire par l’exérèse d’une collerette rectale.
- La ligature des artères hémorroïdales guidée par Doppler consiste en la ligature des artères irriguant les pédicules sous contrôle doppler.
Les remèdes maison
En outre, vous pouvez essayer certains remèdes maison pour soulager les symptômes de la crise hémorroïdaire. Cela peut inclure l’utilisation de compresses froides pour réduire le gonflement et la douleur, ainsi que l’application de crèmes topiques pour soulager les démangeaisons et la brûlure. Assurez vous également de boire suffisamment d’eau et de consommer des aliments riches en fibres pour éviter la constipation.
L’homéopathie pour traiter les crises hémorroïdaires peut également être une option. Toutefois, il est important de consulter un professionnel qualifié avant d’utiliser des remèdes homéopathiques, car ils peuvent interagir avec des médicaments conventionnels.
Les huiles essentielles peuvent être utilisés comme remède naturel contre les crises hémorroïdaires. Les huiles de lavande, de camomille et d’arbre à thé ont des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent aider à réduire les gonflements et les démangeaisons. Vous pouvez mélanger quelques gouttes d’huile essentielle à une huile de support telle que l’huile de noix de coco ou de jojoba, puis l’appliquer sur la zone affectée par les hémorroïdes.
Les complications éventuelles
La vraie complication notable est l’étranglement des hémorroïdes à l’anus, source de douleurs vives et durables, notamment en cas de thrombose hémorroïdaire. Autrement, les hémorroïdes n’entraînent pas de complications graves pour la santé.
Les crises hémorroïdaires sont un trouble courant qui affecte de nombreuses personnes à un moment ou à un autre de leur vie. Bien que cela puisse être embarrassant ou douloureux, il est important de savoir que les crises hémorroïdaires sont traitables et qu’il existe de nombreux traitements disponibles pour soulager les symptômes et prévenir les complications. Elles peuvent également être prévenues en maintenant un mode de vie sain, en faisant de l’exercice régulièrement et en mangeant une alimentation saine et équilibrée.
Si vous souffrez de crises hémorroïdaires fréquentes, consultez votre médecin pour discuter des options de traitement disponibles pour vous.
SennaCare vous met en relation avec des professionnels de santé pour vous permettre d’identifier ces crises et de recevoir le traitement approprié. Pour plus d’information, n’hésitez pas à nous contacter.
FAQ
- Quelles sont les causes des crises hémorroïdaires ? Les crises hémorroïdaires peuvent être causées par un certain nombre de facteurs, notamment une alimentation déséquilibrée, un manque d’exercice et la constipation chronique.
- Comment reconnaitre les symptômes des crises hémorroïdaires ? Les symptômes courants des crises hémorroïdaires comprennent la douleur, les saignements, les démangeaisons et les gonflements autour de l’anus.
- Quels sont les traitements pour les crises hémorroïdaires ? Les traitements pour les crises hémorroïdaires comprennent des traitements médicaux tels que des crèmes, des suppositoires et des analgésiques, des traitements non-médicaux tels que des bains de siège et des compresses froides, ainsi que des options chirurgicales si nécessaire.
- Les crises hémorroïdaires peuvent-elles être prévenues ? Oui, les crises hémorroïdaires peuvent souvent être prévenues en adoptant un mode de vie sain, en mangeant une alimentation équilibrée, en faisant de l’exercice régulièrement et en évitant de rester assis pendant de longues périodes.
- Quels sont les effets secondaires de la chirurgie des crises hémorroïdaires ? Les effets secondaires courants de la chirurgie des crises hémorroïdaires comprennent la douleur, l’enflure et une période de récupération prolongée. Cependant, les avantages de la chirurgie peuvent souvent l’emporter sur les inconvénients à long terme.
Source : ameli.fr, vidal.fr, gmfu.ca